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Lait : de la quasi-pénurie à une situation d'équilibre

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En 2013, la production laitière mondiale a faiblement progressé, de l'ordre de 1 %, soit moitié moins vite que durant les deux années précédentes. Sur le premier semestre, la dynamique a été cassée par la cherté des aliments du bétail et un prix du lait moins attractif. Ainsi, sur les treize principaux pays producteurs, sept ont connu un recul de production, à commencer par la Chine, ce qui l'oblige à importer toujours plus d'ingrédients laitiers, et la Nouvelle-Zélande, touchée par des accidents climatiques. L'Inde, en revanche, s'accroche à sa croissance tendancielle forte. Mais, relate Gérard You, chef du service Economie des filières, à l'Institut de l'élevage, « la croissance a globalement été nulle dans les cinq grands bassins exportateurs : - 2 % au premier semestre, + 2 % au second. » De quoi échauffer les cours face à une demande asiatique, toujours soutenue.

La production semble relancée en 2014, particulièrement en Nouvelle-Zélande, aux Etats-Unis et en Europe, sous l'effet d'un prix du lait redevenu stimulant. « La production européenne (157 Mt) en 2014 pourrait augmenter de 3 ou 4 Mt de lait », avance même Gérard You. Le second semestre devrait rester dynamique malgré la sensible remontée des cours des grains. Néanmoins, le spécialiste entrevoit « un probable tassement du prix du lait sur le second semestre, conséquence de la détente des marchés des ingrédients laitiers sur le premier semestre ».

En effet, par exemple, les prix des produits vendus sur le Global Dairy Trade, la plate-forme des enchères de l'acteur néo-zélandais, Fonterra, ont reflué de 20 à 25 % depuis février. Cette tendance baissière va-t-elle se poursuivre ? « Cela dépendra beaucoup de l'offre du premier semestre, qui n'est pas encore faite. Possiblement, il y aura un net tassement des cours si l'offre est abondante, et plutôt une stabilisation si elle l'est moins », en ajoutant qu'avec une valorisation actuelle à 360 €/1 000 litres, « il n'y a pas encore péril en la demeure ». Mais la relance de la production pourra être moins nette que prévue.

Renaud Fourreaux

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